Exposition Maurice Esmein : Vie d’un atelier du début du siècle (1908 -1918)
Actualité
Mise à jour le 27/06/2024
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Sommaire
Du 3 au 24 juin, Salon du Vieux Colombier – Mairie du 6e
Cette
rétrospective éclaire la vie et l'œuvre de Maurice Esmein, un artiste cubiste
prometteur dont la carrière fut tragiquement interrompue par la Première Guerre
mondiale. Né le 4 février 1888 à Paris, au sein d’une famille de notables
charentais, Esmein entreprit d'abord des études de médecine avant de se
consacrer pleinement à la peinture à l'âge de 18 ans. Inspiré par son oncle, le
peintre d’histoire Julien Le Blant, Esmein noua des amitiés influentes avec des
artistes tels que Jean Buhot et Alfred Reth, qui l’initièrent au cubisme.
Ses œuvres, d'abord
marquées par un impressionnisme sensible, évoluèrent vers un cubisme raffiné,
cherchant à fusionner la beauté plastique et la rigueur de la composition
cubiste avec la spontanéité de l’impressionnisme. Principalement axés sur des
portraits et des paysages, ses tableaux témoignent d'une quête incessante de
nouveauté, tout en évitant l'abstraction totale. La guerre, omniprésente, finit
par imprégner ses œuvres, transformant la joie créative des années 1910-1914 en
une quête plus sombre et introspective.
Durant la guerre, Esmein
fut affecté comme médecin auxiliaire à l’hôpital du lycée Chaptal avant de se
porter volontaire pour le front, où il trouva la mort en février 1918, le jour
de son trentième anniversaire.
L’exposition Vie d’un atelier du début du siècle
(1908-1918) présente ses toiles et ses carnets, retraçant son parcours
créatif durant les années 1910-1918. Les visiteurs pourront y découvrir son
atelier, lieu de rencontres et de créativité où Maurice Esmein et ses amis
échangeaient idées et inspirations, marqués par les bouleversements de leur
époque.
Cette exposition offre un
regard touchant sur un artiste dont la flamme créative, bien que brève, a
laissé une empreinte sur l'histoire de l'art cubiste. Maurice Esmein, à travers
ses œuvres et ses écrits, nous invite à plonger dans l’intimité de son univers
artistique, reflétant les espoirs et les tourments d'une époque en mutation. Cette rétrospective se décompose
en plusieurs périodes marquantes de sa vie, révélant l'évolution artistique et
humaine de Maurice Esmein à travers les tumultes de son époque.
Un événement organisé en partenariat avec le Comité des Fêtes, d'action culturelle et sociale du 6ᵉ
Venir à l'exposition
Du 3 au 24 juin - Salon du Vieux Colombier à la Mairie du 6ᵉ
- 10h30 à 17h : du lundi au vendredi
- 10h30 à 19h : le jeudi
- 10h à 12h : le samedi
- 10h30 à 17h : du lundi au vendredi
- 10h30 à 19h : le jeudi
- 10h à 12h : le samedi
Pour aller plus loin…
1913-1914 : La période pré-Guerre
En
1913, profondément immergé dans ses études artistiques, Maurice Esmein inaugure
ses carnets. Il explore divers styles, passant de l'impressionnisme au cubisme,
sous l'influence bienveillante de ses rencontres avec Jean Buhot et Alfred
Reth. Dans ces carnets, il consigne ses réflexions sur l’évolution de son art,
ses essais techniques, et ses aspirations à fusionner la modernité cubiste avec
la sensibilité impressionniste. Ils reflètent également la vie sociale et
intellectuelle d'Esmein, dépeignant ses discussions passionnées avec ses amis
artistes, ses visites dans les galeries et expositions, ainsi que ses voyages
inspirants. Un enthousiasme débordant et un désir de repousser les limites
artistiques transparaissent de ces pages.
1914-1916 : Le début de la Guerre
Avec
le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Esmein, à l'instar de nombreux
de ses contemporains, est promptement mobilisé. Ses carnets deviennent alors un
témoignage de la transition de la vie d'artiste à celle de soldat et de médecin.
Affecté à l’hôpital du lycée Chaptal, il y consigne les horreurs de la guerre
et son labeur épuisant auprès des blessés. Ses réflexions s’assombrissent,
marquées par la destruction des paysages et des vies humaines, les pertes de
ses amis, et l’impact émotionnel de la guerre sur son esprit créatif. Ses
œuvres commencent à intégrer des thèmes plus sombres et des compositions plus
tourmentées.
1916-1917 : L'enfer du front
En
1916, Esmein se porte volontaire pour le front, où il continue à exercer en
tant que médecin. Les carnets de cette période décrivent avec vivacité les
conditions de vie dans les tranchées, les combats intenses, et la camaraderie
entre soldats. Malgré la brutalité de la guerre, il trouve des moments de répit
pour dessiner et peindre. Ces œuvres, souvent inachevées, montrent un artiste
cherchant désespérément à capturer la beauté et l’humanité au milieu de la
destruction. Ses écrits révèlent une volonté indomptable de préserver son âme
créative malgré la guerre.
1917-1918 : Derniers mois et mort
En
1917, Esmein poursuit son exploration du cubisme, cherchant à y intégrer
davantage de profondeur émotionnelle et de sensualité. Ses carnets témoignent
d’une maturité artistique croissante et d’une sensibilité exacerbée par les
expériences de la guerre. Les dernières pages, particulièrement poignantes,
expriment ses doutes, ses peurs, et sa fatigue face à un conflit interminable,
mais aussi son espoir d’une paix et d’un retour à une vie dédiée à l’art.
Hélas, le 4 février 1918, jour de son trentième anniversaire, Maurice Esmein
est tué au front, laissant derrière lui une œuvre inachevée.
En
clôture de cette émouvante rétrospective, il convient de souligner la portée
universelle de l’œuvre de Maurice Esmein, dont le génie créatif et la profonde
sensibilité continuent d'inspirer les peintres de notre temps. Son parcours,
marqué par une quête incessante de perfection artistique et une humanité
exacerbée par les tragédies de son temps, transcende les frontières de l’époque
et nous rappelle, avec une douloureuse acuité, la fragilité et la grandeur de
l’existence humaine.
Venez découvrir cette exposition
unique, un hommage vibrant à cet artiste dont la lumière, bien que fugace,
éclaire encore notre monde de son éclat intemporel.