Histoire de la Mairie

L'institution

Mise à jour le 18/11/2016

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Des visites guidées sont organisées.

1/ Une Mairie en quête de son emplacement

  • Du XIe au VIe arrondissement
  • La Mairie du VIe : du collège Mignon à la rue Bonaparte
  • Un environnement de monuments historiques…

2/ Une architecture d'une grande sobriété

  • La façade, rue Bonaparte
  • La façade, rue Madame
  • Le côté cour
  • Le Centaure
  • Jean-Baptiste Chardin
  • L'escalier d'Honneur

3/ Les salles de cérémonies

  • La salle des Mariages
  • La salle des Fêtes
  • Le grand salon en hémicycle (Salon François Collet)

4/ Une Mairie Moderne

1/ Une Mairie en quête de son emplacement

Du Xle au VIe arrondissement

Dans l'ancienne division administrative de Paris, établie en 1793, le VIe arrondissement se trouvait sur la rive droite et comportait les quartiers des Lombards, de la porte Saint-Denis, de Saint-Martin des Champs et du Temple ; sa mairie, qui devint ensuite la mairie provisoire du XIe, était située rue Béranger.
A compter du 1er janvier 1860, date de mise en application de la loi du 16 juin 1859 créant à Paris vingt nouveaux arrondissements, le VIe se trouva sur la rive gauche, où il occupa la quasi-totalité du territoire de l'ancien XIe, moins le quartier du Palais de justice, rattaché au nouveau Ier,et le quartier de la Sorbonne, rattaché au nouveau Ve, ainsi que des secteurs de l'ancien Xe, ancien quartier de la Monnaie, et de l'ancien XIIe, petite partie du quartier de l'Observatoire. Les quatre quartiers administratifs du nouveau VIe furent "la Monnaie", "Saint-Germain-des-Prés", "l'Odéon" et "Notre-Dame-des-Champs".

La Mairie du Vle : du collège Mignon à la rue Bonaparte

Les mairies de l'ancien XIe avaient occupé divers emplacements, le collège Mignon, 2 rue Mignon, à l'époque du Directoire et du Consulat (1795-1804), l'immeuble du 21 rue du Vieux Colombier, sous le Premier Empire et le début de la restauration (1804-1819), le bel hôtel de Sourdéac, 8 rue Garancière, de 1819 à 1850, avant d'être installée, 78 rue Bonaparte, en 1850, dans un bâtiment construit pour elle, qui devint Mairie du VIe en 1860.
Cette mairie fut construite entre 1847 et 1849 par les architectes Rolland et Levicomte. Dans un "mémoire" préalable à la construction, ils avaient établi une "liste des services d'arrondissement qui doivent être réunis dans une maison commune", et rédigé les descriptions intérieure et extérieure, prévu la mise en place des services dans un ordre pratique et logique.
Ainsi la mairie de la place Saint-Sulpice aurait pu devenir un prototype si, après 1860, Haussmann n'en avait décidé autrement, en confiant l'étude de cette "mairie idéale" à Antoine Nicolas Bailly.

Un environnement de monuments historiques…

La Mairie du VIe bénéficia d'un emplacement privilégié et de vis-à-vis architecturaux de très grande qualité, dont la magnifique fontaine dite des Quatre Evêques, ou des Quatre Points Cardinaux, édifiée par l'architecte Visconti à la fin du règne de Louis-Philippe, en 1847.
Au second plan se dressait la façade théâtrale de Saint-Sulpice, construite par Servandoni au milieu du XVIIIe siècle, tandis que du côté sud, le long de la rue Bonaparte, s'alignaient, depuis 1822, les sobres et belles ordonnances du séminaire Saint-Sulpice, élevé par l'architecte Godde.

2/ Une architecture d'une grande sobriété

L'emplacement de la mairie était occupé auparavant par un hôtel de Charost qui avait lui-même pris la place d'un ancien couvent.

La façade, rue Bonaparte

Sur la rue Bonaparte, la façade principale se caractérise par une sobriété monumentale obtenue par l'utilisation très habile des composantes architecturales.
De part et d'autre de l'avant-corps central, les deux ailes symétriques comptent cinq travées de fenêtres rectangulaires. L'avant-corps d'entrée, peu en relief, comporte, au rez-de-chaussée, trois grandes arcades en plein cintre accompagnées de pilastres cannelés, et surmontées d'une corniche qui se prolonge sur les ailes du bâtiment.
Au niveau du premier étage, quatre hautes colonnes lisses d'ordre corinthien, engagées dans les maçonneries, encadrent les fenêtres à meneaux de la salle des mariages et portent un puissant entablement surmonté d'une corniche à redents. Au-dessus, règne une balustrade divisée en trois registres séparés par des stylobates ornés de têtes de lion.
Les deux balustrades latérales sont ornées de motifs en bas relief. La partie centrale, en forme de tympan, porte les armes de la Ville. Au dessus, quatre colonnettes supportent un fronton triangulaire et encadrent le cadran de l'horloge municipale. Un élégant campanile carré, coiffé d'un petit dôme, couronne le tout.

La façade, rue Madame

La façade latérale, sur la rue de Mézières, est particulièrement sobre ; la façade arrière, sur la rue Madame, se caractérise par les arcades en plein cintre du rez-de-chaussée et les hautes fenêtres à meneaux de la salle des Fêtes qui occupe tout le grand étage. Cette aile ne fut construite qu'en 1881 par l'architecte Paul-Léon Ginain.

Le côté cour

Une galerie conduit à la cour centrale sur laquelle se profile le grand avant-corps contenant la cage d'escalier, éclairé à l'étage par trois hautes fenêtres à meneaux.
De part et d'autre de cet avant corps, les ailes latérales et les façades en retour sont sans autres ornements que les corniches plates et les entourages des fenêtres.
L'aile du fond est nettement plus monumentale avec ses grandes arcatures en plein cintre au rez-de-chaussée, par lesquelles on accède aux principaux services ouverts au public, état-civil, logement, bureau des élections, affaires générales et ses hautes fenêtres à meneaux, à l'étage.

Le Centaure

Au centre de la cour, sur un haut piédestal, on a placé un groupe sculpté en marbre blanc de Carrare, représentant un Centaure enlevant une nymphe. Cette oeuvre de Gustave Adolphe Désiré Crauk (1827-1905), fut installée en 1900, après avoir figuré à l'Exposition universelle, au Grand Palais. Grand Prix de Rome en 1851, cet artiste travailla au décor sculpté du Louvre, de l'Hôtel de Ville, de l'église de la Trinité, de la Sorbonne, de l'Opéra, de l'École de médecine, du pavillon de Marsan, du musée de Sèvres. Son plus beau monument est celui consacré à la mémoire de l'amiral de Coligny, rue de Rivoli.

Jean-Baptiste Chardin

De part et d'autre de la galerie d'entrée, deux péristyles symétriques accueillent le public. Ils sont couverts, comme la travée centrale, d'une voûte en plein cintre à laquelle les pénétrations des voûtes latérales confèrent une savante géométrie soulignée par le parfait appareillage des maçonneries. Face au mur du péristyle de gauche se trouve le monument aux Morts de l'arrondissement. Dans le péristyle de droite, sur un grand socle galbé, a été placé un buste du peintre Jean-Baptiste Chardin (1699-1779), qui eut son atelier dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Le sculpteur Fournier l'a représenté tenant son pinceau et sa palette.

L'escalier d'honneur

De ce péristyle part l'escalier d'honneur. Dans l'évidement des rampes, a été installée une statue en bronze du sculpteur Tomazzi. Il conduit au palier du grand étage, antichambre de la salle des Mariages, du cabinet du maire et du secrétariat général.
Sur des stylobates carrés, reposent des colonnes lisses à chapiteaux ioniques qui portent les architraves des plafonds.Ce plafond comporte trois travées, elles-mêmes divisées en trois grands compartiments rectangulaires subdivisés en caissons à faible relief. Sur le mur de la cage d'escalier, face au salon d'attente, un tableau d'Henri Martin (1860-1943) représente une allégorie du Travail, réalisée en 1914, lors des derniers agrandissements du Palais de justice.

3/ Les salles de cérémonies

La salle des Mariages

La salle des Mariages, située face à la place Saint-Sulpice, est éclairée par les trois grandes fenêtres; à meneaux de l'avant-corps central, et par trois lustres de bronze. Le pupitre du maire, en chêne blond, est sculpté de pilastres et d'un grand blason de Paris en haut-relief.
Les grandes portes donnant sur le couloir sont ornées, en imposte, de la nef de Paris en faible relief dans des médaillons circulaires. Le beau plafond à compartiments n'a pas reçu de décoration peinte.

La salle des Fêtes

La salle des Fêtes - ou plutôt les salles des Fêtes de la mairie du Vl°, qui occupent la totalité du premier étage de l'aile parallèle à la rue Madame - terminée par Ginain en 1886, a par contre bénéficié d'un décor allégorique abondant et de qualité.
Occupant toute la largeur du bâtiment, elle est éclairée par cinq fenêtres à meneaux, garnies de grisailles du côté de la rue, et par cinq portes-fenêtres sur le couloir. Trois beaux lustres de bronze et une série d'appliques posées sur les lambris complètent cet éclairage. Une frise d'arabesques d'or et d'azur sur fond ocre, entrecoupée du monogramme de la République française en médaillons, entoure cette immense pièce. Une large corniche décorée de grecques et de moulures soutient le plafond, divisé en trois compartiments circulaires circonscrits par de larges moulures dorées.
A l'extrémité droite de la salle, la scène est utilisée pour des spectacles, des conférences ou des concerts. En face, à gauche, s'élève une cheminée monumentale en pierre blanche. Des pilastres composites à cannelures entourent le foyer, le trumeau est occupé par une niche elliptique entourée de larges moulures sculptées, de feuillages et de grecques.
Une effigie de la République se détache sur le fond de la niche centrale ornée des initiales et de la devise de la République. Entre les deux demi frontons de la partie supérieure figure le blason de la Ville, sculpté en haut-relief. Sitôt la construction achevée, le conseil municipal décida d'ouvrir un concours pour la décoration des trois plafonds circulaires de cette salle des Fêtes.
L'architecte Léon Ginain proposa la réalisation d'allégories de la Liberté, de l'Egalité, et de la Fraternité. Une vingtaine de peintres, dont la plupart avaient participé au décor des autres mairies, présentèrent des esquisses.
En décembre 1887, trois projets furent sélectionnés, ceux de Urbain Bourgeois, Lionel Royer et Henri-Léopold Lévy. Le 6 mai 1888, Henri-Léopold Lévy obtint le prix d'exécution. Ses trois grandes toiles furent mises en place le 9 octobre 1890. Henri-Léopold Lévy (1840-1904), élève de Fromentin, Picot et Cabanel, peintre d'histoire, participa également à la décoration de l'Hôtel de Ville, du Panthéon, de l'église Saint-Merri, de l'hôtel de ville de Dijon et de la mairie de Pantin.
" L'Égalité", à droite, est symbolisée par l'exercice du suffrage universel ; un ouvrier s'apprête à déposer dans une urne un bulletin de vote devant une jeune femme drapée à l'antique, assise sur un trône et symbolisant la loi. Au premier plan, les groupes de femmes et d'enfants, tenant des livres, symbolisent l'Instruction, allusion aux lois adoptées par le ministère Jules Ferry. Au centre du plafond, est représentée la Liberté avec une allusion à la prise de la Bastille et aux barricades. Au dessus de cette scène, une figure de La Liberté éclaire le Monde.
" La Fraternité" est composée comme " l'Égalité", avec une colonnade précédée d'un perron, au pied duquel se trouvent des femmes et des enfants, tandis que sur les marches, des hommes fraternisent autour du drapeau tricolore. Sur la droite, apparaît le drapeau américain, allusion à la guerre de l'Indépendance (1775-1782). Les personnages féminins situés dans le ciel de la composition présentent les cornes d'abondance, que "l a Paix" et " la Fraternité" sont supposées apporter…

Le grand salon en hémicycle (Salon François Collet)

Le grand salon en léger hémicycle, situé à l'angle de la rue de Mézières et de la rue Madame, est éclairé par trois triples fenêtres ornées de vitraux en grisaille et par six élégants lustres à pendentifs. Sur le plafond, Louis-Edouard Fournier a peint, en 1906, une allégorie de "Paris, Cité des Arts". Sur un nuage, une jeune femme drapée de rouge, la tête surmontée de la couronne de la Ville, le bras gauche appuyé sur l'écusson de la nef, accueille quatre personnages représentant "l'Architecture", "la Sculpture", "la Musique", "la Peinture".
Louis-Edouard Fournier était un élève de Cabanel ; Grand Prix de Rome, peintre d'Histoire et décorateur, il réalisa des décors pour l'Ecole normale, l'Institut de France, plusieurs édifices publics lyonnais. Son oeuvre la plus connue est l'immense composition en mosaïque polychrome placée dans les loggias du Grand Palais, qui représente l'histoire de l'art à travers les civilisations.
Ce panorama des richesses architecturales et artistiques de la mairie du Vl° arrondissement ne serait pas complet si l'on n'évoquait aussi les oeuvres d'art qui se trouvent dans les différents bureaux. Dans le bureau du maire, un tableau de Champin représente une scène des journées révolutionnaires de 1848 sur la place de l'Odéon, un tableau de Paul Schmitt, le chevet de Saint-Germain-des-Prés vu depuis le square.
Il faut aussi signaler un panneau de bronze avec l'effigie en haut-relief du sculpteur David d'Angers (1788-1856) qui eut son atelier rue d'Assas ; membre de la Constituante en 1848, il fut maire du Xl° arrondissement, à cette époque.

4/ Une Mairie Moderne

Au cours des récentes années, la mairie a fait l'objet d'importants travaux de restauration et de réaménagement. C'est ainsi qu'ont été entièrement refaits le hall d'honneur et les deux salles attenantes à la salle des Mariages, les salons David d'Angers et Victor Faure, et la salle des Mariages elle-même.
En 1992, situé à l'extrémité de la salle des Fêtes, le salon du Vieux Colombier a été entièrement réaménagé, pour accueillir des expositions toute l'année. Cette galerie ainsi que le salon François Collet ont été complètement restaurés, seule la salle des Fêtes proprement dite reste à remettre en état, ce qui sera chose faite en 2002 et 2003.
Simultanément, une nouvelle distribution des services administratifs destinés à recevoir le public a été adoptée, facilitant l'accueil qui se fait ainsi presque entièrement au rez-de-chaussée. Le Bureau d'Aide sociale lui-même a procédé à la complète modernisation des locaux qu'il occupe à l'angle nord-ouest du bâtiment, de même que le tribunal d'instance.
En 2001, les services administratifs ont fait l'objet d'une restructuration complète qui a été initiée par le départ de la bibliothèque d'? arts graphiques. Les services ont été redéployés dans de nouveaux espaces et un point cyber-emploi a été créé au rez-de-chaussée. De même, les locaux du Commissariat de Police ont été agrandis après le déplacement au 4e étage du Comité des Fêtes.